DECLARATION CAPA CERTIFIES

24 MAI 2016

Cette CAPA se déroule dans un contexte social tendu à de multiples égards que ce soit dans le second degré, dans la Fonction Publique ou dans le secteur privé.
Dans le second degré, la rupture de confiance est totale. Depuis plus d’un an la réforme du collège cristallise les oppositions. Non que le collège n’ait pas besoin d’être réformé mais parce que la majorité de la profession, aujourd’hui rejointe par la majorité de la FCPE lors de son récent congrès, rejette une réforme qui ne règlera aucune des difficultés auxquels le collège est confronté. Pire, cette réforme va fragiliser les enseignements et accroitre les inégalités entre établissements dans le cadre d’une autonomie renforcée. Et ce sont les élèves les plus fragiles qui risquent d’en être les premières victimes. Les formations qui ont été mises en place n’ont pas permis, loin de là, d’avancer : colère et consternation devant ce qui se met en place à marche forcée s’expriment avec force.

L’insatisfaction est grande également sur la question des salaires. Certes, après 5 ans de blocage de la valeur du point d’indice, le gouvernement a annoncé la fin du gel et une augmentation de 1,2 % en deux temps. Mais il faut bien mesurer, que par rapport à l’année 2000, la perte de pouvoir d’achat annuel est équivalente deux mois de salaire ! On est donc bien loin d’une mesure de rattrapage. L’amélioration des carrières est aussi une urgence mais les discussions dans le cadre du protocole PPCR patinent. Le déclassement de nos professions a pourtant des conséquences préoccupantes notamment sur leur manque d’attractivité qui perdure, comme en témoignent les résultats d’admissibilité à plusieurs concours du Capes.
Enfin, comment ne pas dénoncer la crise sociale et politique actuelle ? Une forte mobilisation s’exprime depuis plusieurs mois pour s’opposer à la loi El Khomri de réforme du code du travail car elle fragiliserait la situation des salariés. L’inversion de la hiérarchie des normes par exemple ouvrirait les portes à de nouvelles pressions de l’employeur sur le salarié et entrainerait une moindre protection accordée à ce dernier. Nul ne doute que la même logique ne tarderait pas à s’appliquer à la Fonction Publique, le statut de ses agents étant dans la ligne de mire des libéraux de tout poil. Dans l’incapacité de convaincre sa propre majorité le gouvernement a choisi le passage en force en recourant au 49-3. Ce faisant il ne fait que creuser la fracture entre le pouvoir et les citoyens au risque de ne laisser à ces derniers que la révolte ou l’abandon de l’idéal d’un avenir commun. De tels choix sont irresponsables. Quel gâchis !